Arrivée à sulina sur la mer noire après 41 jours sur l'eau
Jeudi 27 septembre 2018: Arrivée à Sulina aux portes de la mer Noire après 41 jours sur l'eau.
Je rentrerai, deux jours plus tard, par un premier bateau, jusqu'à Tulcea pour, ensuite, prendre un bus jusqu'à Bucarest et un avion pour Paris. J'apprécie grandement que le kayak tienne dans un gros sac à dos. Quelle facilité pour le transport !
BILAN
Le Danube est un fleuve facile à naviguer sans rapides difficiles à négocier. C'est faisable même en famille. Je considère, justement, que sa difficulté principale est qu'il est très plat, qu’il faut sans cesse pagayer. Vous ne pouvez que rarement vous laisser dériver pour observant le paysage. À partir de la Serbie, le Danube ressemble plus à une succession de lacs immenses, avec des lignes droites interminables, permettant au vent, toujours présent, de former des vagues ce qui le transforme en petite mer; ajoutez-y la pluie et les journées peuvent être pénibles.
L’aventure reste, tout de même, pour moi, totalement positive. Si je devais la recommencer, je pense qu'il serait plus plaisant de la débuter en juin ou juillet pour profiter des journées plus longues et pour prendre davantage de temps pour savourer le voyage. Même si je n'avais pas de date limite pour arriver, les journées étaient de plus en plus courtes et la météo de plus en plus capricieuse.
Je n'ai pas ressenti un moment particulier plus fort ou plus faible en émotions. Même à mon arrivée à Sulina, je n'ai pas explosé de joie. Pendant 41 jours sur l'eau, j'ai savouré chaque kilomètre. C'est difficile tous les jours: par exemple, quand je démarre ma journée avec mes habits trempés de la veille, qu'il pleut, que l'orage gronde avec un vent de face, je pouvais me demander quelle idée j'ai eu de descendre le Danube. Mais c'est compensé par le sentiment de liberté qui m'envahit quand je suis seul sur l'eau : il suffit de serrer les dents de temps en temps. J'ai quand même eu des baisses de moral mais je pense que cette difficulté, aussi, je la recherche. C'est pourquoi je me lance ce genre de défi.
A partir de la Croatie, les pays traversés par le Danube m’étaient inconnus. Alors, découvrir la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie en empruntant le Danube à été pour moi une révélation. A partir de la Serbie, j'ai été invité de nombreuses fois à partager un repas ou à prendre un verre par des habitants du coin, posés le long du fleuve en famille ou entre amis. Je ne pouvais pas m'arrêter à chaque fois. De la même façon, quasiment tout le monde vous dit bonjour ou vous fait un signe de la main. Même quand vous avez la tête ailleurs, on vous siffle pour vous saluer.
Toutes ces rencontres et ces marques d’hospitalité m’ont donné envie de revenir au plus tôt et de rester plus longtemps sur place pour découvrir ces pays plus en profondeur.
Je pense déjà à repartir en kayak. Je ne recherche pas à faire toujours plus de kilomètres ni à aller toujours plus loin. Je cherche, simplement, à retrouver le sentiment de liberté quand je suis sur l'eau.